Récidive de Cancer durant la pandémie de la COVID-19: l’histoire de Robin
Cela s’est passé le jour du confinement. Mon médecin m’a téléphoné. “Le cancer colorectal est revenu sur la paroi pelvienne” m’annonce-elle, “the TEP-TC donne un signal à ce niveau.” Elle m’a recommandé de me rendre à l’hôpital immédiatement pour me faire faire un dosage du marqueur sanguin ACE (CEA). Quand je suis arrivée là, la préposée a refusé de me faire passer en me disant “nous sommes fermés pour une période indéterminée”
En arrière de cette préposée il y avait une de mes anciennes patientes. Elle tape sur l’épaule de sa collègue en lui disant “nous allons laisser passer celle-ci”.
À la radio et à la télévision, on entendait que des nouvelles effrayantes concernant un nouveau virus. L’incertitude régnait partout. Effectivement, le taux d’ACE était plus élevé. J’ai passé les deux semaines qui suivaient à essayer de rejoindre mes oncologues. Tous les répondeurs donnaient le même message “nos bureaux sont fermés”, ou “nos services sont annulés jusqu’à nouvel ordre.”
Plusieurs semaines plus tard, mon chirurgien a répondu à mes supplications par courriel. Lui-même et mon oncologue médical voulaient adopter l’approche “observer et attendre” – Il me fallait attendre six semaines avant de refaire mon test d’ACE. Je ne pouvais avoir accès à des traitements contre le cancer que si le taux d’AEC était, une fois de plus, pus élevé. C’est avec peur et trépidation que je me suis conformée à la décision.
Une sage infirmière m’a dit un jour “la communication est une forme de médecine.” Ma trajectoire personnelle de traitement contre le cancer durant la pandémie de la COVID-19 a été compromise à cause d’un manque de communication.
En effet, ce n’était pas l’appel désiré. Pendant les six semaines je sentais que le cancer grossissait.
Le fait que ma vue se détériorait rapidement a été une autre source d’angoisse. L’optométriste m’a déclaré que je serais légalement aveugle d’ici les six prochains mois si je ne subissais pas une chirurgie pour corriger mes cataractes nucléaires – les conséquences de mes traitements contre le cancer subis antérieurement. Ma chirurgie oculaire avait, elle aussi, été annulée à cause de la pandémie. Je ne pouvais pas subir de chirurgie en étant en traitement de chimiothérapie. Est-ce que j’allais avoir à choisir entre un cancer non traité et une cécité?
Une intervention médiatique a augmenté l’attention sur ma situation déplorable. Mon livre qui date de 2014 intitulé ‘The Cancer Olympics’ décrit mon combat de plaidoirie pour les meilleures pratiques indiquées pour la chimiothérapie – malgré tout, cela a recommencé. Des lettres, des appel téléphoniques et des messages tweet provenant de gens à travers le Canada demandaient au gouvernement de la NE de m’octroyer la permission de me faire faire la chirurgie oculaire avant de recevoir mes traitements de chimiothérapie. J’ai, finalement, obtenu la permission avec la condition que la chirurgie soit faite par ophtalmologue, en privé et à mes propres frais.
Ce n’est seulement trois mois après que mon cancer a été détecté, je n’ai pu commencer mes traitements de chimiothérapie. Cela m’a pris quatre mois avant de réussir à parler à un chirurgien. Inutile de décrire le désespoir psychologique qui résulte d’une situation où il est impossible de faire des plans et d’obtenir de l’aide pour des douleurs qui augmentent continuellement?
Ma chimiothérapie fonctionne. Un IRM que j’ai passé récemment indique qu’après 5 infusions, 75% de la tumeur a disparu. Du fait qu’aucunes options de chirurgie sont possibles dans mon cas, à moins d’un miracle, il ne me reste que des soins palliatifs “chimio pour le reste de mes jours.”
Une sage infirmière m’a dit un jour “la communication est une forme de médecine.” Ma trajectoire personnelle de traitement contre le cancer durant la pandémie de la COVID-19 a été compromise à cause d’un manque de communication. J’aurai tant avoir eu la possibilité de l’éviter toute cette situation.
Le virus plane sur nos vies comme un vautour. Nous espérons que tout en nous adaptant à sa présence pernicieuse, nous développerons de nouvelles façons d’aider les patients et les professionnels de la santé dans leurs efforts de gérance de sa menace.
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Robin McGee est une survivante de CCR stage IV depuis 10 ans. Elle est l’auteur du livre primé ‘The Cancer Olympics’. Elle a reçu la décoration du Gouverneur Général du Canada for ses efforts de plaidoirie concernant les soins et les moyens de sécurité pour les patients atteints de cancer. Elle a souvent recours aux services de Cancer Colorectal Canada et les profits de son livre sont généreusement versés au CCC.