L’Histoire De Vanessa

C’était à l’été 2009 et j’avais seulement 21 ans…Ma mère, qui était alors dans la cinquantaine, était allée consulter son médecin pour une colonoscopie de routine. Étant extrêmement proche d’elle, j’avais décidé de l’accompagner à son rendez-vous pour lui offrir mon soutien. Peu de temps après, le médecin nous avait invitées à revenir pour discuter des résultats.Assise dans le bureau du médecin, j’étais inquiète et anxieuse pour ma mère et j’espérais qu’il ne s’agissait de rien de grave. Nous écoutions attentivement le médecin. Je me rappelle qu’il discutait avec ma mère des symptômes qu’elle pouvait ressentir. À ma grande surprise, j’ai alors réalisé que j’en éprouvais plusieurs et j’ai décidé d’en parler. Notre médecin étant attentionné, il s’est tourné vers moi et m’a posé les mêmes questions qu’à ma mère.Il a terminé en prescrivant à ma mère des tests supplémentaires et en m’envoyant passer une coloscopie – ma première, à seulement 21 ans.

Quelques semaines plus tard, nous avons reçu les résultats. Ma mère et moi présentions un profil semblable de polypes dans le côlon et savions que cela découlait de facteurs génétiques. Le médecin a immédiatement insisté pour que toute notre famille soit soumise à des tests : mon père, mes trois frères, mes tantes et mes oncles… Bref, tout le monde. Les résultats ont révélé que personne d’autre dans ma famille élargie ne présentait ce même profil, mais que deux de mes trois frères étaient touchés de la même façon.
Vous vous demandez peut-être: que se passe-t-il dans cette famille? Nous avons découvert après quelques recherches et tests supplémentaires que nous étions porteurs du gène PAF. Ces types de polypes (polypose adénomateuse familiale, ou PAF) sont très actifs et ils deviennent malins (cancéreux) si on ne retire pas le côlon.

J’étais, à cette époque, âgée de 21 ans; mon frère Gabriel avait 18 ans et Samuel, mon frère aîné, 27 ans. Pour prévenir le cancer, ma mère et nous trois avons dû subir une chirurgie colorectale complète.

Nous avons subi une ablation du côlon, suivie d’une période de 6 mois avec une poche de colostomie. Une deuxième chirurgie s’est avérée nécessaire pour enlever cette poche et effectuer une reconstruction des tissus. C’était horrible : toute ma famille était malade en même temps. Peu après ma première chirurgie, ma mère a subi sa deuxième et mes frères s’apprêtaient à subir leur première. Nos expériences se chevauchaient; il ne se passait pas un jour sans que l’un de nous soit à l’hôpital, se remettant d’une chirurgie, d’une infection, ou pour une autre raison.

Témoignage de Vanessa A - Colorectal Cancer Canada

Ça a été un véritable cauchemar, mais heureusement, le pire a pu être évité. Si j’avais gardé le silence durant cette première consultation, les polypes auraient pu se propager, et qui sait où en serait ma famille aujourd’hui? Il ne faut pas oublier que le cancer est aveugle et peut survenir quand on s’y attend le moins! Ma mère et moi ressentions des symptômes semblables, mais mes frères, non! Dix ans plus tard, nous nous portons tous très bien. Nous menons une vie active, normale, exempte de symptômes. Dieu merci!

Je suis extrêmement reconnaissante des soins que j’ai reçus à l’Hôpital général juif de la part de feu D<sup>r</sup> Gordon, notre chirurgien, et de notre incroyable et magnifique gastroentérologue actuelle, D<sup>re</sup> Galiatsatos. Sans eux, nul ne sait si nous serions toujours là aujourd’hui.

Quand mon chirurgien m’a initialement révélé que j’allais subir la même chirurgie que ma mère, je lui ai demandé si j’allais avoir une cicatrice. Il s’est mis à rire et m’a demandé: « Est-ce vraiment ce qui vous préoccupe?! » J’y repense aujourd’hui et je comprends ce qu’il voulait dire.

Articles associés

Catégories

Obtenir un soutien social