Histoire de patient: Stephanie Budgell

Bonjour, Je suis Stephanie Budgell, une survivante d’un cancer colorectal

J’ai été diagnostiquée en mars 2020 à l’âge de 35 ans. On aurait dit qu’avant mon diagnostic, je vivais ma meilleure vie: j’étais mariée à un mari aimant et j’élevais deux enfants âgés de deux et quatre ans, je me trouvais à mi-carrière et ce que je pensais me trouver dans le moment le plus sain de ma vie.

En tant que mère avec deux jeunes enfants, depuis quelques années, soit je me trouvais enceinte ou étais en train d’allaiter. Durant ce temps-là, j’ai, donc, ignoré tous les légers symptômes que je ressentais. La grossesse peut causer des symptômes semblables à ceux du cancer colorectal. Ce n’est que lorsque mon fils a eu 18 mois que j’ai pris rendez-vous avec mon médecin de famille. Mes symptômes étaient légers, mais le sang dans mes selles et un changement dans mes habitudes intestinales m’ont fait penser que quelque chose n’allait pas.

Heureusement, mon médecin de famille a immédiatement programmé une coloscopie. Cette initiative n’est pas toujours évidente pour les patients atteints de cancer colorectal à présentation précoce. J’ai reçu un diagnostic de cancer du rectum le jour même où le monde est entré en confinement en raison de la Covid 19. Parlez de votre monde qui s’effondre. D’autres tests ont été effectués : une panoplie d’analyses sanguines, de tomographies et d’IRM.  La pathologie a révélé que j’étais atteinte d’un cancer de stade 4 avec des métastases au foie.

Je n’arrivais pas à comprendre comment c’était possible que j’aie un cancer colorectal de stade 4 et que j’ai l’air en si bonne santé. Le cancer du côlon n’est-il pas une maladie qui se retrouve chez les personnes âgées ?! J’ai toujours mangé sainement, j’ai couru des demi-marathons et j’ai fait de l’exercice régulièrement. J’ai vécu ma vie en faisant tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas avoir le cancer. J’étais en colère et sous un choc complet.

Le traitement a commencé avec six mois de chimiothérapie, FOLFOXIRI, et un traitement ciblé Panitumumab. Je me souviens d’avoir regardé autour du centre de traitement, le premier jour et de ne pas avoir vu un seul jeune visage dans la salle. J’étais folle et jalouse des personnes âgées qui ont vécu une vie bien remplie avant d’avoir le cancer. La tristesse est drôle quelquefois. Heureusement, le traitement a bien fonctionné et il a réduit les métastases hépatiques assez pour devenir opérationnel. Les effets secondaires, cependant, étaient terribles.

J’ai développé une neuropathie et une horrible éruption cutanée, de la fatigue et une perte de cheveux. Cependant, j’étais déterminée d’aller de l’avant. J’ai passé l’été en confinement avec ma famille encore en randonnée, en allant à la plage, en camping et en essayant de tirer le meilleur parti de notre temps ensemble. Au mois d’août, j’ai terminé un défi de vélo de 500 km et j’ai amassé 3000 $ pour l’hôpital Sick Kids, le tout en recevant ma dernière série de chimiothérapie.

En octobre 2020, après la chimiothérapie, j’ai subi une résection hépatique. Heureusement, la chimiothérapie a été efficace pour réduire suffisamment mes métastases hépatiques pour qu’elles deviennent opérables. Ils ont réséqué environ 70% de mon foie pendant cette opération de sept heures. Le rétablissement s’est bien passé sans complications malgré le fait d’avoir à m’occuper de mes deux tout-petits.

En novembre 2020, j’ai subi un court traitement de radiothérapie au niveau de mon rectum pour arrêter toute autre propagation potentielle de la maladie.

Le 17 décembre 2020, j’étais de retour à l’hôpital pour une résection périnéale abdominale (RPA) qui a entraîné une colostomie permanente. Je me souviens d’avoir regardé mon corps après la chirurgie et de m’être dit que je me sentirais à nouveau comme une personne normale. Mon corps a été démonté et remis ensemble un peu différemment, mais je suis toujours là.  Je suis sortie de l’hôpital le 23 décembre juste à temps pour rentrer chez ma famille pour Noël.

Je suis heureuse de dire que je me sens à nouveau comme une personne normale. Différente mais normale. Je suis toujours aux prises avec le soucis mental de ne pas être en traitement actif, de naviguer dans la vie avec une stomie et de la peur de la récidive.

Malgré tout, la vie continue et je suis reconnaissante de pouvoir être présente pour chaque étape importante que mes enfants atteignent. Ma famille me pousse à pousser pour plus de temps.

 

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