Histoire de patient: Haydn

Bonjour, je m’appelle Haydn Bechthold et j’ai 22 ans. Je me bats actuellement contre un cancer colorectal de stade III. Avant mon diagnostic, je poursuivais une carrière de footballeur professionnel tout en continuant mes études supérieures. Au cours de ma carrière de footballeur, j’ai eu la chance de jouer pour des équipes de football dans des pays comme l’Espagne, l’Angleterre, les États-Unis, l’Estonie et le Canada. J’ai également réussi à être en mesure de concilier ma carrière de footballeur avec des études postsecondaires, puisque j’ai obtenu mon baccalauréat en gestion des affaires internationales de l’Université de York à St John en 2020, et que j’étais en train de compléter une maîtrise en gestion des affaires internationales de l’Université de York avant de faire une pause pour me concentrer sur mon traitement.

J’ai remarqué les premiers symptômes en 2017. J’avais 18 ans et je vivais seul en Floride alors que je fréquentais l’école et jouais pour l’équipe de soccer de l’université. Préoccupé par le fait que je remarquais du sang dans mes selles, j’ai alerté ma famille à la maison en cherchant à être rassuré. Ils se sont inquiètes et ils m’ont pris un rendez-vous chez mon médecin de famille pour mon retour au Canada pendant l’été. Je me suis rendue à mon rendez-vous et après l’examen effectué par mon médecin, on m’a dit que les saignements étaient causés par des hémorroïdes et on m’a prescrit des médicaments pour les traiter. Même s’il y a des antécédents de cancer colorectal dans ma famille, on m’a dit qu’une coloscopie ne serait pas nécessaire, car j’étais beaucoup trop jeune et en bonne santé pour envisager la possibilité d’un cancer. J’ai donc commencé à prendre les médicaments qui m’avaient été prescrits pour les hémorroïdes et j’ai poursuivi ma vie. J’ai déménagé en Europe le même été pour continuer à jouer au football à un niveau plus élevé. Cependant, mes symptômes ont persisté et mes visites de contrôle chez mon médecin sont devenues une épreuve semestrielle. Je rentrais au Canada pendant la saison morte en été et pendant les vacances d’hiver, ce qui me permettait de rendre visite à mon médecin. Il me faisait un autre examen rectal, puis me prescrivait d’autres médicaments pour traiter les hémorroïdes. Cela s’est poursuivi jusqu’à la fin de 2020.

J’ai déménagé en Espagne en septembre 2020 et mes symptômes ont commencé à s’aggraver peu après. J’ai remarqué de plus grandes quantités de sang dans mes selles au cours de l’été, j’ai donc préparé mon déménagement en faisant le plein de mes médicaments contre les hémorroïdes, mais dans les mois qui ont suivi mon déménagement en Espagne, j’ai remarqué que le nombre de mes allers-retours aux toilettes a commencé à augmenter, que j’avais de fortes douleurs dans la zone affectée, une perte d’appétit ainsi qu’une baisse de mon niveau d’énergie. En raison d’une augmentation des cas de Covid-19 dans ma région d’Espagne, ma saison de football a été reportée, et je suis, donc, rentré chez moi pour attendre la reprise de ma saison. Cela m’a donné l’occasion de consulter à nouveau mon médecin en décembre. C’est à ce moment que j’ai passé un examen et l’on m’a dit que je devais continuer à prendre mes médicaments contre les hémorroïdes. Comme mes symptômes s’aggravaient et qu’ils commençaient à affecter ma qualité de vie, j’ai demandé s’il existait un autre traitement qui pourrait apporter une solution et on m’a dit que si je continuais à avoir des problèmes, mon médecin reconsidèrerait la situation lors de mon prochain retour au Canada. Mes symptômes se sont poursuivis au cours de la nouvelle année et ma saison de football a continué à être reportée, si bien que je suis resté au Canada. Fatiguée de m’entendre me plaindre, ma mère a appelé un gastro-entérologue et a insistait afin que j’obtienne un rendez-vous en février 2021. À la suite de ma première rencontre avec le gastro-entérologue, j’ai obtenu un rendez-vous pour une sigmoïdoscopie flexible quelques jours plus tard.

Le 1er mars 2021 est le jour où ma vie a changé. Après avoir subi une sigmoïdoscopie flexible, on m’a emmenée dans une salle privée et on m’a dit qu’on avait trouvé une tumeur dans mon rectum, probablement un cancer. Peu après, le rapport de pathologie est arrivé et on m’a diagnostiqué un cancer colorectal de stade III et, par la suite, le syndrome de Lynch. Évidemment, cette nouvelle a été un énorme choc pour moi et ma famille, car nous n’avions jamais pensé qu’il était possible pour un jeune homme de 22 ans en bonne santé d’être diagnostiqué avec ce que l’on appelle communément une « maladie de vieillard ». J’ai été occupé par un nombre de tests et de réunions avec mon équipe d’oncologie et peu après moi, j’ai reçu mon diagnostic. Quelques semaines plus tard, j’ai commencé mon traitement et, à partir de ce moment-là, j’ai consacré mon énergie et mon attention à la lutte contre ce cancer.

Tout en poursuivant mon traitement, je me suis mis à approfondir mes connaissances sur le cancer colorectal et le syndrome de Lynch. Je me suis joint à un groupe de soutien du CCC qui m’a donné l’opportunité d’entendre les histoires d’autres jeunes du Canada qui ont vécu ou vivent un cancer colorectal. Avec l’aide de ma petite amie, j’ai également participé à une collecte de fonds par le biais d’une course virtuelle de 5 km, qui sert à financer le dépistage du cancer colorectal au Canada. Même si j’avais déjà commencé mon traitement, j’ai participé à cette course.

Depuis mon diagnostic, ma vie a changé d’une manière que je n’aurais jamais pu imaginer. Même si j’aimerais retourner sur le terrain de football et continuer là où je me suis arrêtée, j’ai fini par réfléchir aux choses les plus importantes de ma vie. Une fois libéré du cancer, j’aimerais poursuivre une voie qui m’aiderait à sensibiliser et à défendre le cancer colorectal à présentation précoce, ce qui, je l’espère, pourrait aider à préserver les choses importantes dans la vie d’autres personnes.

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