Variations du microbiome intestinal et risque de cancer colorectal
octobre 2023
Des résultats récents présentés lors de la Semaine européenne de gastroentérologie ont démontré que les patients atteints de tumeurs colorectales précancéreuses présentaient des variations significatives de leur microbiome intestinal. Le lien entre le microbiome intestinal – l’ensemble des micro-organismes tels que les bactéries, les champignons et les virus qui colonisent les intestins – et les tumeurs précancéreuses n’a pas été suffisamment exploré, indiquent les chercheurs. Le test immunochimique de recherche de sang occulte dans les selles (RSOSi) est une méthode de détection non invasive existante pour le dépistage du cancer colorectal, mais il peut produire un nombre élevé de faux positifs. L’étude a été menée pour mettre en lumière le rôle potentiel du microbiome intestinal dans la prédiction de l’apparition future du cancer colorectal.
L’étude
L’étude prospective à grande échelle a impliqué 8,208 participants, reliant les données du projet néerlandais sur le microbiome à la base de données pathologiques nationale néerlandaise afin d’identifier tous les cas enregistrés de biopsies du tissu du côlon au cours des 50 dernières années. Les chercheurs ont examiné les microbiomes intestinaux de 214 patients ayant développé des tumeurs colorectales précancéreuses avant de réaliser le test RSOSi entre 2000 et 2015, et de 305 patients ayant développé des tumeurs précancéreuses après un test RSOSi entre 2015 et 2022. Les données des deux groupes de patients ont été comparées à celles de patients ayant eu des résultats de coloscopie normaux et à celles de la population générale. Les chercheurs ont également analysé des souches bactériennes spécifiques et leur rôle dans l’intestin.
Résultats
Les patients qui ont développé des tumeurs précancéreuses à la suite d’un test RSOSi présentaient une plus grande diversité dans leur microbiome intestinal que ceux qui n’ont pas développé de tumeurs. Les espèces bactériennes de la famille des Lachnospiraceae et des genres Roseburia et Eubacterium étaient toutes liées au développement futur de tumeurs précancéreuses. Ces résultats suggèrent qu’une meilleure compréhension du microbiome pourrait conduire à l’amélioration des tests de dépistage existants et à l’avancement des méthodes de détection précoce des tumeurs colorectales précancéreuses.