
Les différences au niveau du microbiome intestinal retrouvées selon l’activité physique et IMC chez les patients atteints de cancer colorectal
Novembre 2022
Une nouvelle étude a été mise sur pied afin de mieux comprendre le rôle du microbiome intestinal dans le développement du cancer colorectal (CCR). Celle-ci vise à examiner les associations entre l’activité physique, l’indice de masse corporelle (IMC), la diversité du microbiome intestinal et les différentes quantités de microbes intestinaux retrouvés chez les patients atteints de CCR.
L’étude, publiée dans l’American Journal of Cancer Research, a démontré que l’exercice régulier avait un impact positif sur l d’un microbiome intestinal sain tout en réduisant l’inflammation dans le corps. Les chercheurs ont constaté que les patients plus actifs ont des microbiomes plus diversifiés, des quantités plus élevées de bactéries qui protègent contre le cancer et présentent moins de cancer colorectal.
Qu’est-ce que le microbiome intestinal?
Le microbiome intestinal représente la totalité des micro-organismes vivant dans notre intestin, ou intestins. Le microbiome, bien qu’il soit composé principalement de bactéries, inclut également des champignons, des virus, des protozoaires et d’autres microbes.
Le lien entre l’activité physique, l’IMC et la prévention et le contrôle du cancer
L’activité physique tout comme l’IMC sont devenus des composantes prédictives de la prévention et du contrôle du cancer. En effet, l’augmentation des niveaux d’activité physique tout au long du parcours de soins contre le cancer peut réduire le risque de décès jusqu’à 38 %[1] chez les survivants du CCR. Avec l’IMC, le lien n’est pas aussi évident et linéaire avec la survie au CCR, avec des résultats de survie supérieurs observés pour les patients obèses, de surpoids et de classe 1 par rapport à d’autres catégories d’IMC telles que l’insuffisance pondérale ou le poids normal[2].
L’étude visait à comprendre comment le microbiome intestinal fonctionne comme un mécanisme sous-jacent en mesure de moduler le lien entre l’activité physique et l’IMC et le cancer colorectal.
L’étude
179 patients atteints de CCR (stades 1-4) ont été inclus dans l’étude. Des échantillons de selles ont été prélevés avant la chirurgie et de l’activité physique au cours de l’année précédant l’évaluation de leur diagnostic par questionnaire et les participants ont été classés comme étant actifs par rapport à inactifs selon les lignes directrices fournies. L’IMC a été calculé en fonction des données retrouvées dans les dossiers médicaux des patients.
La diversité du microbiome de l’intestin inférieur a été examinée et comparée parmi les patients classés comme inactifs ou actifs et obèses ou de poids normal. Les chercheurs ont constaté que les microbiomes intestinaux des patients actifs et de poids normal sont plus diversifiés que ceux des patients inactifs.
Les conclusions
Ces résultats amènent des preuves d’une association entre des niveaux d’activité physique plus élevés et une plus grande diversité au niveau du microbiome intestinal, avec des quantités de sous-types microbiens variant parmi les patients atteints de CCR. Les données de l’étude ont démontré que les patients en surpoids et obèses présentaient une diversité microbienne inférieure à celle des patients de poids normal et les patients actifs. Ce fait ajoute aux preuves existantes qui indiquent l’impact négatif de l’IMC sur le microbiome intestinal chez les patients atteints de CCR.
De plus, les résultats de l’étude démontrent qu’une activité physique accrue peut contrer les effets métaboliques induits par l’obésité et la dysbiose du microbiome intestinal chez les patients atteints de CCR.
Le message à retenir
Les résultats d’une étude récente ont démontré que l’activité physique régulière peut aider à remédier aux déséquilibres du microbiome intestinal qui résultent de l’obésité, à réduire l’IMC et l’inflammation et peut prolonger la survie des patients atteints de cancer colorectal.
[1]Meyerhardt JA, Giovannucci EL, Holmes MD, Chan AT, Chan JA, Colditz GA, Fuchs CS. Physical activity and survival after colorectal cancer diagnosis. J. Clin. Oncol. 2006;24:3527–3534. [2] Brown JC, Meyerhardt JA. Obesity and energy balance in GI cancer. J. Clin. Oncol. 2016;34:4217–4224.