La transplantation hépatique améliore la survie de certains patients atteints de métastases hépatiques lié au cancer colorectal
Août 2023
Une étude récente a démontré qu’une greffe de foie permettait d’obtenir un taux de survie globale (SG) à 10 ans de plus de 80 % pour certains patients atteints de cancer colorectal (CCR) et de métastases hépatiques non résécables.
Métastases hépatiques non résécables : métastases hépatiques qui ne peuvent être enlevées en toute sécurité par la chirurgie, notamment parce que les tumeurs métastatiques envahissent les principaux vaisseaux sanguins du foie.
Le foie est le principal site de métastases chez les patients atteints de CCR, et le développement de métastases hépatiques a un fort impact sur la SG des patients, avec une SG médiane à 5 ans de moins de 14 % avec la chimiothérapie palliative. Bien que la transplantation hépatique peut être une option thérapeutique prometteuse pour les patients atteints de CCR et de métastases hépatiques non résécables, les données à l’appui de cette option proviennent de petits essais clinique sans que l’on comprenne très bien quels patients de ce sous-groupe sont les plus susceptibles d’en bénéficier.
L’étude
Dans les années 1990, la transplantation hépatique pour les patients atteints de cancer colorectal a été abandonnée en tant qu’option thérapeutique en raison du faible taux de survie. Les chercheurs de cette étude ont voulu réexaminer la question afin de savoir si la transplantation hépatique pouvait entraîner une survie globale plus longue chez certains patients. Dans l’étude, les chercheurs ont également identifié les facteurs qui pourraient prédire un impact négatif de la transplantation hépatique sur la survie globale (SG) des patients.
Les chercheurs ont rassemblé les données de trois essais cliniques évaluant le transplant hépatique pour les métastases hépatiques du cancer colorectal, menés à l’Université d’Oslo en Norvège entre 2006 et 2020. Les données de 61 patients au total ont été analysées.
La survie sans maladie, la survie globale et la durée de survie après récidive étaient les principaux résultats de l’étude.
Survie sans maladie : période de temps après le traitement pendant laquelle aucun signe de cancer n’est détecté.
Les chercheurs ont constaté que les facteurs prédictifs négatifs (c’est-à-dire les facteurs suggérant que le patient ne bénéficierait pas d’une transplantation hépatique) comprenaient une tumeur hépatique de grande taille (supérieure à 5,5 cm), une maladie ayant progressé sous chimiothérapie, des taux sanguins d’ACE (CEA en anglais) supérieurs à 80 g/L, une tumeur primaire dans le côlon ascendant, un score de charge tumorale de 9 ou plus, et neuf métastases hépatiques (lésions) ou plus.
Résultats de l’étude
Les résultats de l’étude ont démontré qu’une OS à 10 ans de 80 % ou plus peut être obtenue après une transplantation hépatique pour des métastases de cancer colorectal dans des cas hautement sélectionnés où les patients ne présentaient aucun des facteurs prédictifs négatifs mentionnés ci-dessus. La critique de cette étude suggère que la population de patients éligibles pour ce type de chirurgie est rare, les patients survivant en moyenne 21 mois entre le diagnostic et la transplantation tout en restant suffisamment en bonne santé pour recevoir une transplantation hépatique. Néanmoins, l’étude a montré qu’il existe effectivement un petit groupe de patients atteints de métastases hépatiques colorectales non résécables qui répondent à certains critères pronostiques favorables et qui peuvent être pris en considération pour une transplantation, avec une survie à long terme réalisable et même une guérison. Il s’agit d’une option thérapeutique potentielle pour les patients disposant de peu d’options thérapeutiques.