La récidive post-chirurgicale du cancer colorectal de stade I à III peut être prédite par l’ADNc

Les résultats d’une étude récente présentés lors du symposium sur les cancers gastro-intestinaux de 2021 ont démontré que le test de l’ADN circulant des tumeurs (ADNc) effectué immédiatement après l’opération permettait aux cliniciens d’identifier efficacement les patients atteints d’un cancer colorectal (CCR) de stade I à III présentant un risque élevé de récidive de la maladie. La surveillance continue à long terme a encore accru le potentiel prédictif de l’ADNc, qui s’est révélé plus fiable que la surveillance standard de l’antigène carcino-embryonnaire (CEA) ou de la détection radiologique.

L’étude résulte d’une collaboration entre des chercheurs de l’université danoise d’Aarhus, de l’institut INCLIVA en Espagne et de la société Natera aux États-Unis, qui ont créé la stratégie de détection de l’ADNc utilisée dans l’étude.

Qu’appelle-t’on l’ADNc?

Les ADNc sont de petits morceaux d’ADN qui proviennent de cellules et de tumeurs cancéreuses. Lorsqu’une tumeur se développe, les cellules meurent et se décomposent, libérant leur contenu cellulaire (y compris l’ADN) dans le sang. La quantité d’ADNc détectable dans le sang varie selon les individus et dépend du type de tumeur, de sa localisation et du stade de la tumeur dont elle provient.

Le test ADNc, également appelé biopsie liquide, peut être utile pour détecter et diagnostiquer une tumeur, élaborer un traitement plus adapté et spécifique à la tumeur, contrôler l’efficacité d’un traitement donné et surveiller la récidive du cancer.

Dans l’étude, les 260 patients impliqués ont tous subi une ablation de tumeur colorectale. Des échantillons de plasma sanguin ont été prélevés à différents moments (30 jours, 3 mois, puis tous les 3 mois après l’intervention chirurgicale pendant 3 ans) pendant une durée moyenne de 29,9 mois. Après l’opération, 80 % des patients dont l’ADNc était détectable ont connu une récidive de la maladie, alors que seulement 13 % des patients dont l’ADNc était indétectable.

a récurrence moléculaire de la maladie a été identifiée avec l’ADNc, en moyenne, 8 mois avant la détection radiologique de la maladie par tomographie assistée par ordinateur (CT scan). De plus, l’ADNc a surpassé l’ACE en tant que biomarqueur de la rechute de la maladie. L’évaluation à long terme par l’ACE en tant que biomarqueur de pronostic n’a pas donné des résultats statistiquement valables. Par contre l’évaluation à long terme de l’ADNc est apparue comme une évaluation solide et indépendante.

En tant que biomarqueur de pronostic, l’ADNc pourrait aider à identifier les 10 à 15% des patients de stade I et de stade II à faible risque qui sont sous-traités pour leur maladie, et les quelque 60% de patients de stade II qui sont surtraités. Grâce à l’ADNc, le risque peut être identifié à un stade précoce et une intervention opportune peut être administrée, ou le traitement peut être retardé jusqu’à ce que les patients présentent des signes de négativité de l’ADNc. En outre, le test ADNc peut contribuer à rendre plus efficace l’examen radiologique, qui pourrait être intensifié chez les patients dont l’ADNc est positif et éliminé chez les patients dont l’ADNc est négatif, en appliquant à la place un ADNc en série longitudinal.

Le message à retenir:

Une étude récente a démontré que l’ADNc est un biomarqueur prédictif puissant de la récurrence du cancer colorectal (CCR) chez les patients atteints d’une maladie de stade I-III. En effet, dans les cas de patients ayant été testés pour l’ADNc immédiatement après leur opération, le test l’ADNc s’est démontré supérieur à celui de l’antigène carcino-embryonnaire (ACE) ou de la détection radiologique par tomodensitométrie pour détecter le risque de récidive, surtout lorsque celui-ci est utilisé de manière continue et à long terme.

Le 20 janvier 2021

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