
Histoire de Patient: Stephen
Mon nom est Stephen. Merci de me permettre de raconter mon histoire.
Jusqu’au 10 janvier dernier, je me sentais en pleine forme. J’étais un jeune travailleur indépendant de 29 ans, marié à ma superbe femme Angela et père de deux belles filles; Skylar qui allait avoir 6 ans et Sloan 2 ans. Nous étions tous excités de voir ce que la nouvelle année allait nos apporter.
Durant la période des fêtes, alors que j’étais si stressé par ma charge de travail et mon emploi du temps, je me suis souvenu comment, au Jour de l’an, mon bon ami Éric m’avait regardé et m’avait talonné de ne pas avoir été consulter mon médecin à propos des douleurs abdominales que j’avais tous les jours, la perte de poids excessive et la fatigue continuelle que je ressentais. Durant toute l’année, ma belle-mère qui est ambulancière ainsi qu’Éric m’avaient fait le discours “va consulter ton médecin et demande de passer une colonoscopie”. Bien sûr, qu’ai-je fais? J’ai continué ma vie comme d’habitude paracerque à 29, rien n’est censé nous arrêter. Mes symptômes ont continué et le reste de l’année a été difficile pour moi. Je me suis habitué à vivre avec la douleur car tout le monde passait avant moi.
Le 10 janvier, en revenant à la maison, j’étais extenué par le travail ardu de la journée. Je me souviens de dire à Ange, que cela suffisait et que j’avais décidé de me rendre à l’urgence le lendemain matin car la douleur était insupportable et que je devais comprendre ce qui se passait. Plus tard dans la journée, j’ai ressenti une douleur soudaine comme je n’avais jamais subi auparavant. Je pensais que j’étais en train de faire une crise cardiaque. Ange se préparait pour aller au travail, je me suis précipité dehors pour le lui dire. Elle a tout de suite compris qu’il y avait quelque chose de grave mais moi étant comme je suis, je lui ai dit de ne pas appeler l’ambulance car cela irait mieux. Malheureusement, cela n’a pas été mieux.
J’ai abouti en salle d’urgence 24 heures plus tôt que j’avais prévu. Après avoir attendu plus de deux heures pour voir un médecin, ils m’ont faire passer une résonnance magnétique. Plus tard, ils m’ont annoncé “il y a une masse sur votre côlon et vous allez devoir rester pour quelques jours pour subir des examens et une colonoscopie”.
Le 13, j’ai eu le droit à une cruche de Peglyte, une expérience que je n’oublierai jamais. Le 14, était le grand jour. Ma première colonoscopie, 30 ans trop tôt, du moins, c’est ce que je croyais, selon ce que m’avaient dit tous les “vieux croulants”.
Que va-t-il se passer maintenant? Vais-je mourir? Que diable, je n’ai pas d’assurance, que vais-je faire? Qui va s’occuper d’Angela et des filles? Il se peut que vous ayez été dans ma situation ou que vous connaissez quelqu’un qui est passé par là. Il y a tant de questions mais il y a aussi des réponses. J’ai rencontré mon chirurgien qui ne m’a pas épargné. Il m’a déballé tous les détails.
Après la chirurgie, ils m’ont annoncé que le cancer s’était propagé à mes ganglions lymphatiques et que j’étais atteint de cancer du côlon au stade 3. Ayant fait un peu de recherche sur ma maladie, mes bons amis Debbie et Michael m’ont parlé de Bunnie Schwartz de Cancer colorectal Canada. Bunnie a été présente pour moi depuis la première fois où j’ai pris le téléphone pour l’appeler. Elle continue, jusqu’à aujourd’hui, de me contacter toutes les semaines pour s’assurer que je me sente bien. Nous allons manger ensemble quand cela nous est possible.
Je ne me sentais pas capable de passer par la chimiothérapie, cependant, je savais qu’il fallait que j’accepte de passer au travers. Mes plus grandes influences sont venues de celles qui ne me disaient rien, mes filles. Ma femme m’a soutenu dans toutes mes décisions que cela soit la route naturelle ou médicale. Par contre, je savais pertinemment que si je n’essayais pas la chimio, il serait difficile de les laisser vivre avec le doute que je n’avais pas tout fais pour essayer de rester vivant pour elles.
Oui, en effet, il y a des fois où, je pense que je ne passerai pas au travers d’une autre journée mais, ma femme et mes filles me donnent le courage de me battre et d’aller de l’avant. Sans Angela, je ne serai pas ici. Elle m’a épaulé à travers les moments les plus sombres de ma vie. Elle a été témoin des pires aspects de ma personnalité. Elle a respecté toutes les promesses qu’elle ne m’a jamais fait, mêmes celles d’avant notre mariage. Pour le meilleur et pour le pire, riche ou pauvre, dans la maladie ou en santé, elle a promis de m’aimer et de me chérir jusqu’à ce que la mort nous sépare. Eh bien, j’espère que la dernière partie arrivera beaucoup plus tard. Jusqu’à date elle s’en tire avec brio!
Malgré Covid-19, je continue de recevoir les traitements et mes médecins et moi demeurons très positifs concernant les résultats de ma maladie. Le cancer du côlon n’est pas une maladie de “vieilles personnes”. Je suis la preuve que cela peut arriver à tout âge. Vous n’êtes jamais trop jeune pour être atteint de cette terrible maladie. N’hésitez pas d’encourager quelqu’un que vous connaissez, vieux ou surtout jeune et ayant des symptômes, à se faire tester. Ils ne doivent pas les ignorer et doivent consulter leur médecin.
Nous savons que si le cancer colorectal est dépisté à temps, il peut être vaincu. Combattons-le, ensemble, en éduquant les autres concernant les risques et les symptômes. Nous sommes tous dans le même bain que nous ne voulions ou pas.
Un grand merci à Bunnie et au CCC, vous avez été présente pour moi et continuez de l’être à travers tous ces moments si sombres. Soyez aussi généreux que possible afin que Bunnie ainsi que toute l’équipe de soutien du CCC puissent être en mesure d’aider plus de patients ayant besoin d’aide pour passer au travers des défis physiques et émotionnels qu’impose le cancer colorectal sur leur vie tout autant que sur celle des membres de leur famille.