Quatre cibles réalisables pour le cancer colorectal métastatique
Depuis les deux dernières années, les résultats pointus obtenus de certains essais cliniques ont occasionné un virage dans l’approche du traitement du cancer colorectal pour certains sous-groupes de patients atteints de cancer colorectal métastatique (mCCR). Aujourd’hui, une des étapes fondamentales requise pour établir un choix d’approche de traitement de façon précise et particulièrement conçue pour chaque patient exige un dépistage de biomarqueurs tels que, l’état d’instabilité microsatellite, BRAFV600E, REH2 (HER2) et le récepteur de la tyrosine kinase neurotrophique (RTKN).
Tout d’abord qu’appelle-t ’on un biomarqueur?
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, un biomarqueur représente “toute substance, structure or processus pouvant être mesuré dans le corps et qui influence ou aide à prédire la maladie ”. Les biomarqueurs aident à déterminer le niveau du risque qu’un patient courre de développer un cancer dans un tissus en particulier ou encore, à mieux évaluer le potentiel de progression de la tumeur ainsi qu’à formuler la meilleure réponse à la thérapie sélectionnée. Le dépistage par biomarqueurs est de plus en plus reconnu, aujourd’hui, comme l’étape cruciale dans l’application d’une médecine plus personnalisée et plus efficace.
L’instabilité Microsatellite
L’instabilité Microsatellite- Élevée (IMS-E) (MSI-H), et l’état du gène de réparation du mésappariement (mismatch repair deficient (dMMR) sont d’importants biomarqueurs pour le cancer colorectal qui sont impliqués dans à peu près 5% des mCCR. Le IMS-MSI-H (MSI-H/dMMR) survient quand une cellule n’est pas en mesure de réparer les erreurs qui se développent durant le processus de la division cellulaire et qui mènent à une accumulation d’erreurs de séquence d’ADN appelées microsatellites.
L’étude KEYNOTE-177 a comparé le pembrolizumab (Keytruda, Merck), une drogue utilisée en immunothérapie avec le traitement de chimiothérapie de base utilisée chez les patients atteints de mCCR avec (IMS-E) (MSI-H) et qui, généralement, ne donne pas de bons résultats. Les données obtenues indiquent que le pembrolizumab améliore, de façon significative, la longueur du temps de survie sans progression (la durée de temps après le traitement que les patients vivent sans que leur cancer n’empire et ce, avec un taux de réponse global plus élevé et beaucoup moins d’effets secondaires.
BRAFV600E
BRAFV600E est un autre biomarqueur dont la présence mène à de mauvais résultats pour la maladie. BRAFV600E est une mutation qui survient au niveau du gène BRAF et qui, en présence de protéines comme RFCE ou MEK (EGFR -MEK), est impliquée dans la division cellulaire. Les résultats obtenus de l’essai clinique de phase III BEACON CCR indiquent que l’inhibition double ou triple de BRAF-RFCE ou BRAF-RFCE-MEK (BRAF-EGFR, or BRAF-EGFR-MEK) avec des drogues thérapeutiques ciblées donne de meilleurs résultats que le traitement de chimiothérapie de base dans le cas de ce sous-groupe de patients atteints de mCCR.
L’essai clinique, actuellement en cours, ANCHOR vise à déterminer les effets d’inhibition de BRAF-RFCE (BRAF-EGFR) inhibition en tant que thérapie de première ligne chez les patients étant atteints de mCCR-BRAFV600E-positif.
Amplification REH (HER2)
Un petit sous-groupe de patients atteint de mCCR démontre une amplification ou une surexpression de REH2 (HER2), un gène qui est aussi impliqué dans les cancers métastatiques. L’essai clinique MyPathway a examiné l’efficacité du pertuzumab (Perjeta, Genentech) en combinaison avec le trastuzumab (Herceptin, Genentech) pour les patients atteints de mCCR REH2 positifs. Les résultats démontrent un taux de réponse très prometteur chez les patients qui n’ont pas obtenu des résultats positifs avec d’autres traitements.
Fusion NTRK
Le petit sous-groupe de patients atteints de mCCR qui démontrent des fusions rares de NTRK ont, aujourd’hui l’espoir de plusieurs options de traitement basées sur des résultats positifs obtenus de certains essais cliniques. Le Larotrectinib (Vitrakvi, Bayer) et
l’Entrectinib (Rozlytrek, Genentech) sont des inhibiteurs de RTK (TRK) qui ont été approuvés pour le traitement de patients atteints de mCCR ayant des fusions NTRK. Ce traitement a démontré des niveaux de réponse positive à long termes beaucoup plus élevés que tous les autres traitements standards conventionnels.
Ces nouvelles thérapies accentuent l’importance du dépistage par biomarqueurs chez les patients afin de déterminer plus précisément le choix et l’efficacité du traitement s’appliquant à leur cas en particulier. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le dépistage par biomarqueurs, veuillez consulter la page Biomarqueurs 101 de l’Alliance du cancer colorectal.