Maladie résiduelle minimale (MRM) dans le contexte du CCR
Juin 2022
La maladie résiduelle minimale (MRM) est un terme faisant référence aux cellules cancéreuses qui persistent à être présentes après la fin du traitement sans causer de symptôme et sont impossibles à détecter par des tests cliniques de routine, tels que des tomodensitogrammes ou des analyses sanguines. C’est un terme qui est couramment utilisé dans les cas de cancers du sang comme les leucémies et les lymphomes. Actuellement, il se retrouve plus fréquemment dans les cas de tumeurs solides telles que le cancer colorectal (CCR). Dans le cas des tumeurs solides, la MRM peut faire référence aux cellules cancéreuses restantes dans le sang, aux petites métastases dans le corps ou à une petite quantité de la tumeur primitive qui demeurent présentes après le traitement. La MRM est donc, un prédicteur ou un biomarqueur de pronostic plus grave (résultats de la maladie), d’où l’importance de procéder par détection précoce de la MRM et par traitement ultérieur afin d’éliminer toutes les cellules tumorales pouvant exister.
De quelle manière est-ce que la MRM est utilisée pour chez les patients atteints de cancer colorectal?
Les patients atteints d’un CCR métastatique (stade IV) localement avancé (stade II ou III) ou résécable (pouvant être enlevé par chirurgie) sont généralement traités d’abord par chimiothérapie, suivie d’une chirurgie et habituellement par une chimiothérapie supplémentaire (chimiothérapie adjuvante). Après un traitement par thérapie adjuvante, le cancer est surveillé par le marqueur tumoral de l’ACE dans le sang et en effectuant des balayages à intervalles réguliers.
Cependant, cette approche ne permet pas de détecter efficacement de petites quantités de cellules cancéreuses restantes et dans le cas où le marqueur de l’ACE ou les balayages démontrent une récidive de cancer, il est habituellement à un stade plus avancé. L’échec de ces méthodes de détection à déceler efficacement les cellules cancéreuses au moment où elles sont plus traitables, a généré un intérêt pour les chercheurs d’en développer d’autres, plus précises et ciblées.
Actuellement, la MRM est à l’étude dans le cadre d’essais cliniques visant à déterminer son efficacité en tant que biomarqueur pronostique. Les études viendront répondre aux questions suivantes :
- · La MRM peut-elle déterminer efficacement si un patient a besoin d’une chimiothérapie supplémentaire après la chirurgie?
- · La MRM peut-elle être utilisée pour détecter les récidives de cancer plus tôt, ce qui permet aux cliniciens d’intervenir plus tôt et d’améliorer les résultats pour les patients?
- · La MRM peut-elle déterminer efficacement si un patient a besoin d’une chimiothérapie supplémentaire après la chirurgie?
Un biomarqueur pronostique : un biomarqueur qui indique une probabilité accrue (ou diminuée) d’un événement clinique à venir, d’une récurrence de la maladie ou d’une progression dans une population identifiée (National Center for Biotechnology Information).
Comment la MRM est-elle mesurée?
La MRM est mesurée par la quantité d’ADN tumoral retrouvé dans le sang, également connue sous le nom d’ADN tumoral circulant (ADNc). Des outils spéciaux sont utilisés pour déterminer quel est l’ADN des cellules saines normales du patient et quel ADN provient des cellules tumorales. Si ces taux d’ADNtc sont surveillés à travers les étapes, comme avant le traitement et à intervalles réguliers après le traitement, les cliniciens sont en mesure de déterminer la présence d’un cancer résiduel dans le corps qui n’apparaît pas sur les balayages standards.
De nombreux essais cliniques sont en cours visant à déterminer si des décisions de traitement sécuritaires vont pouvoir être prises en fonction des niveaux d’ADN tumoral dans le sang. Par exemple, des études examinent la nécessité de traitements supplémentaires dans le cas où un patient a déjà subi une chimiothérapie, une chirurgie et plus de chimiothérapie, et que des traces de MRM sont retrouvées dans le sang. Veuillez-vous rendre sur le site ici afin d’obtenir une liste des essais cliniques sur la MRM qui recrutent actuellement des patients.