L’immunothérapie avant la chirurgie peut améliorer les résultats pour certains patients atteints de cancer colorectal
Juin 2024
Une étude de phase II présentée lors de la réunion annuelle 2024 de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) visait à déterminer si l’agent d’immunothérapie pembrolizumab administré avant la chirurgie pouvait améliorer les résultats chez certains patients atteints d’un cancer colorectal (CCR) de stade II ou III dMMR / IMS-E/MSI-H.
Immunothérapie : classe de médicaments qui stimulent le système immunitaire de l’organisme pour qu’il cible plus efficacement les cellules cancéreuses.
dMMR/IMS-E/MSI-H-: ce terme signifie déficience du système de réparation des mésappariements Instabilitémicrosatellitaire élevée
Il s’agit d’un biomarqueur important dans le cancer colorectal qui suggère que la tumeur est plus susceptible de répondre à un traitement par immunothérapie. Environ 10 à 15 % des patients atteints d’un cancer colorectal de stade II ou III présentent une dMMR/ IMS-E/MSI-H-.
L’étude
32 patients atteints d’un CCR de stade II ou III dMMR/IMS-E/MSI-H-: ont été assignés à recevoir 9 semaines d’immunothérapie par pembrolizumab (Keytruda) avant d’être opérés, au lieu de l’approche standard de chimiothérapie suivie d’une intervention chirurgicale.
59 % des patients ayant reçu le pembrolizumab avant la chirurgie ne présentaient aucun signe de cancer après les neuf semaines de traitement. Les 41 % de patients restants qui présentaient des tumeurs persistantes après neuf semaines de pembrolizumab ont été opérés.
Il est important de noter que 100 % des 32 patients participant qui ne présentaient aucun signe de cancer après le traitement n’ont pas connu de récidive de la maladie pendant une durée médiane de 9,7 mois après l’intervention chirurgicale. Comparativement, moins de 5 % des patients atteints de CCR dMMR/IMS-E/MSI-H qui ont subi l’approche standard de chimiothérapie suivie d’une intervention chirurgicale, éprouvent une absence de cancer après l’intervention chirurgicale.
Dans l’approche expérimentale utilisant le pembrolizumab suivi d’une chirurgie, les patients n’ont pas eu besoin d’une chimiothérapie adjuvante ou post-chirurgicale supplémentaire, ce qui a permis d’éviter des effets secondaires additionnels.
Conclusions
Les chercheurs notent que les premiers résultats suggèrent que le pembrolizumab est un traitement sain et efficace qui améliore les résultats chez les patients atteints d’un CCR de stade II/III exprimant une dMMR/ IMS-E/MSI-H, améliorant ainsi les chances de guérison à ces stades précoces. L’étude doit faire l’objet d’un suivi plus approfondi afin de déterminer si les patients demeurent sans récidive pendant une plus longue durée.