
La consommation d’alcool et le risque de cancer relié à l’alcool
Avril 2022.
Une nouvelle étude australienne a révélé qu’une consommation excessive d’alcool au début de l’âge adulte peut augmenter le risque de cancers relié à l’alcool, y compris le cancer colorectal (CCR), même après dans les cas où la consommation d’alcool diminue ou cesse complètement en vieillissant.
L’alcool est un facteur de risque connu pour le CCR – le rapport 2018 du Fonds mondial de recherche sur le cancer et de l’Institut du cancer américain (American Institute for Cancer) (« Alimentation, nutrition, activité physique et cancer colorectal ») indique qu’il existe des preuves bien fondées démontrant que la consommation d’environ 2 boissons alcoolisées ou plus par jour augmente le risque de développer un CCR1.
Les mécanismes précis impliqués dans le lien entre la consommation d’alcool et le développement du cancer ne sont pas entièrement compris, bien qu’un grand nombre de preuves aient démontré que la composante toxique produite dans le corps lorsque l’alcool est consommé – l’acétaldéhyde – interfère avec la synthèse et la réparation de l’ADN, et peut donc contribuer au développement du cancer1.
Dans l’étude, les chercheurs ont analysé les trajectoires de consommation d’alcool au cours de la vie des individus et le risque de cancer relié à l’alcool en utilisant les données de l’étude de cohorte collaborative de Melbourne comprenant 22 756 femmes et 15 701 hommes. La consommation excessive d’alcool a été définie comme une consommation moyenne d’alcool d’au moins 60 g / jour, ce qui équivaut à environ 6 boissons alcoolisées régulières.
Chez les hommes, par rapport aux non-buveurs, les trajectoires de consommation excessive d’alcool étaient associées à un risque global accru de cancer relié à l’alcool, les associations les plus évidentes étant pour la trajectoire de diminution précoce des poids (les personnes qui ont commencé par être grands buveurs à l’âge de 20 à 39 ans (≥ 60 g / jour) et ont continué à réduire leur consommation au fil du temps jusqu’à ce qu’elles atteignent des habitudes de consommation stables et légères à l’âge de 60 à 69 ans),
Chez les femmes, la trajectoire modérée croissante (personnes qui consommaient environ 20 g / jour (2 boissons alcoolisées) à l’âge de 20 à 29 ans et augmentant progressivement leur consommation d’alcool au fil du temps pour arriver à consommer près de 40 g / jour (4 boissons alcoolisées) à l’âge de 50 à 59 ans) était associée à un risque plus élevé de cancer relié à l’alcool dans l’ensemble. La trajectoire modérée croissante chez les femmes était également associée à un risque accru de cancer du sein et de cancer colorectal.
Ces résultats démontrent l’impact de la consommation excessive d’alcool sur le risque de cancer, même lorsque la consommation diminue ou cesse complètement plus tard dans la vie. Les chercheurs de l’étude ont conclu que, bien que le rapport FRCM / IRCA (WCRF / AICR) souligne l’importance de limiter la consommation d’alcool à l’âge moyen afin de prévenir le cancer, les résultats de l’étude soulignent l’importance supplémentaire de limiter la consommation d’alcool au début de l’âge adulte.
Le message à retenir:
Bien qu’il existe un lien connu entre la consommation d’alcool et le développement du cancer, une étude récente met en évidence l’association entre le cancer et la consommation d’alcool non seulement à l’âge moyen, mais aussi au début de l’âge adulte.