La biopsie liquide pour le cancer colorectal pourrait orienter le traitement des tumeurs
Une étude publiée dans le Journal de ‘Clinical Oncology Precision Oncology’ a démontré qu’une biopsie liquide utilisant des échantillons de sang ou d’urine peut aider à déterminer le traitement le plus approprié pour le cancer colorectal (CCR) au niveau des premiers stades des métastases. En détectant la présence ou l’absence de cellules cancéreuses résiduelles, la biopsie liquide peut aider à orienter les décisions de traitement
Que signifie le terme biopsie liquide?
La biopsie en milieu liquide est un test qui détecte la présence de matériel génétique provenant de tumeurs, connu sous le nom d’ADN tumoral circulant (ADNc), qui est libéré par les cellules tumorales dans la circulation. Il est détectable dans le sang ainsi que dans l’urine (à un niveau inférieur). Une biopsie liquide peut être utilisée pour : détecté la maladie à un stade précoce
- Élaborer un plan de traitement précis;
- Déterminer l’efficacité du traitement;
- Évaluer les récidives du cancer.
La biopsie liquide ne requière généralement qu’une simple analyse sanguine, alors que la biopsie tissulaire exige l’ablation chirurgicale des tissus pour l’examen. Lorsque la biopsie liquide est pratiquée à plusieurs reprises chez un même patient au fil du temps, les résultats peuvent aider les cliniciens à mieux comprendre le type de changements moléculaires qui se produisent dans une tumeur. Cela permet une approche de traitement plus personnalisée qui minimise les effets secondaires et peut contribuer à améliorer les résultats pour le patient.
À Propos de l’étude
Les patients inclus dans l’étude étaient atteints d’un CCR oligométastatique, indiquant que leur cancer s’était propagé à un petit nombre de sites au-delà de la tumeur d’origine. La norme actuelle de soins comprend une chimiothérapie préopératoire pour réduire les tumeurs avant de procéder à une opération pour enlever toute tumeur restante visible. Cependant, les centres d’oncologie ne s’entendent pas sur le type de traitement à suivre après l’opération. Certains cliniciens estiment que ces patients devraient être traités comme s’ils avaient une maladie métastatique généralisée, donc après une chirurgie avec plus de chimiothérapie. Par contre, d’autres cliniciens pensent que le CCR oligométastatique devrait être traité comme un cancer localisé, avec une chirurgie supplémentaire et des radiations aux quelques sites de métastases. Une difficulté majeure réside dans la capacité limitée à évaluer la manière dont les patients répondent à la chimiothérapie initiale.
Grâce aux tests par biopsie liquide, il est possible de mesurer la réponse des patients à la chimiothérapie précoce. Si la biopsie liquide détecte de très faibles niveaux d’ADNcT, suggérant que le patient a bien répondu à la chimiothérapie initiale, il peut suivre un régime de traitement moins intensif indiqué pour les patients présentant une maladie localisée. Par ailleurs, si la biopsie liquide détecte des niveaux élevés d’ADNcT, suggérant que le patient n’a pas bien répondu au traitement initial, il peut être recommandé qu’il reçoive une chimiothérapie plus intensive et suive un régime de traitement indiqué pour les patients atteints d’une maladie métastatique.
Dans l’étude, les patients ayant des niveaux plus faibles d’ADNcT démontraient un meilleur taux de réponse à une chimiothérapie précoce. Dans le cas de la plupart des patients qui présentaient de très faibles taux d’ADNc dans le sang, il était impossible de retrouver des cancers mesurables dans les tissus tumoraux retirés par chirurgie. L’analyse de l’ADNc s’est avérée très sensible et spécifique (95% et 100%, respectivement) pour détecter une maladie résiduelle minimale (les cellules cancéreuses restantes) après la chimiothérapie initiale. Bien que l’analyse de l’ADNct dans l’urine soit possible, elle s’est avérée moins sensible que l’analyse d’un échantillon de sang. De plus, l’analyse de l’ADNct a révélé que 81 % des patients pouvaient avoir été candidats à une immunothérapie postopératoire, basée sur une forte charge de mutation tumorale, ou à une thérapie ciblée, basée sur la présence de mutations PIK3CA. La biopsie liquide représente comme un outil prometteur en mesure de détecter une maladie résiduelle minimale et de guider les décisions de traitement personnalisé pour les patients atteints de CCR oligométastatique.
Le message à retenir:
La biopsie liquide, un test qui examine les niveaux d’ADN tumorale circulante dans le sang ou l’urine, peut être utilisée pour détecter les cellules cancéreuses résiduelles après le traitement initial par chimiothérapie et chirurgie. En fonction des résultats uniques de chaque patient, les cliniciens peuvent suivre des axes de traitement distincts, adaptés à la maladie de chaque individu.