
Gestion du cancer du rectum : est-ce que tous les patients doivent subir une intervention chirurgicale?
La prise en charge non chirurgicale ou l’approche pour le cancer du rectum est une stratégie de traitement expérimental qui vise à éviter en toute sécurité les interventions chirurgicales invasives afin de préserver, le mieux possible, la qualité de vie des patients. Les résultats d’une étude récente s’ajoutent à l’ensemble croissant de données probantes qui appuient l’approche « surveiller- et – attendre » dans la prise en charge du cancer du rectum.
À l’heure actuelle, le traitement standard de la plupart des cancers du rectum aux États-Unis et au Canada commence par une chimio radiothérapie administrée avant le traitement primaire (chimio radiothérapie néoadjuvante), suivie d’une chirurgie pour procéder à l’ablation du rectum et les tissus aux alentours, suivie d’une chimiothérapie administrée après le traitement primaire pour détruire les cellules cancéreuses restantes (chimiothérapie adjuvante).
L’approche « surveiller – et – attendre » ou « attendre attentivement » démarre par une chimio radiothérapie suivie d’une surveillance ardue des patients afin de suivre les récidives potentielles du cancer pendant une période déterminée. L’ablation chirurgicale du rectum et des tissus environnants est évitée afin de contenir les effets secondaires qui représente un changement de vie potentiel comprenant la perte de contrôle d’évacuation et de la fonction de réservoir souple, le dysfonctionnement sexuel, ainsi que la probabilité d’avoir recours à une colostomie permanente. Le chercheur principal Vikram Attaluri, MD, démontre que bien que la chirurgie rectale du cancer soit une bonne approche pour guérir ce cancer, les effets secondaires peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie d’un patient : « … quelqu’un pourrait vivre avec un sac à l’extérieur de son corps pour le reste de sa vie … Certains patients ont indiqué qu’ils préféreraient vivre avec le cancer.”
Pour que les patients soient admissibles à la « surveillance et à l’attente », ils doivent démontrer une réponse clinique complète ou ne pas avoir de tumeur visible plusieurs mois après leur traitement initial de chimio radiothérapie. Le Dr Attaluri affirme que le nombre de patients atteints d’un cancer du rectum admissibles peut être inférieur à 20 %, bien que ce pourcentage soit à la hausse au fur et à mesure qu’un plus grand nombre de patients ont l’opportunité de recevoir des traitements néoadjuvants plus efficaces.
Selon leurs résultats, les chercheurs suggèrent que l’approche de surveiller-et-attendre semble être la plus efficace en ce qui concerne les patients atteints de cancer rectal de stade I et II. Les patients atteints de cancer rectal de stade III ont démontré des taux de mortalité plus élevés après 3 ans, à l’exception de ceux qui ont reçu la chimiothérapie intraveineuse à base d’oxaliplatine. Un examen de résonance magnétique rectale (IRM) est recommandé pour arriver à une décision finale de traitement. Bien qu’elle soit considérés comme une approche de traitement expérimentale, certains spécialistes en chirurgie colorectale suggèrent qu’il y a suffisamment de preuves pour encourager l’utilisation de cette approche alternative chez les patients admissibles.
L’approche de surveiller et d’attente implique une surveillance à tous les 3 mois pendant les 2 premières années suivant le traitement initial de chimio radiothérapie, ensuite à tous les 6 mois pour les 3 prochaines années et par la suite, un examen à chaque année.
Le message à retenir:
L’approche non chirurgicale ou celle de « de surveiller et attendre » peut représenter une alternative viable et en mesure de préserver une qualité de vie pour les patients atteints de cancer rectal n’ayant aucune évidence de tumeurs résiduelles évidentes après avoir subi le traitement initial avec la thérapie de chemo radiation.