L’ajustement des doses de chimiothérapie à base d’oxaliplatine pourrait contribuer à réduire les lésions nerveuses dans le traitement du cancer du côlon
Une étude française récente suggère que l’ajustement des doses de chimiothérapie en fonction de la masse maigre (LBM) plutôt que de la surface corporelle standard pourrait réduire les effets secondaires nerveux chez les personnes traitées pour un cancer du côlon de stade III.
Masse maigre : poids total du corps, à l’exclusion du poids de la graisse corporelle.
Surface corporelle standard : surface totale de la peau d’un individu.
L’étude :
L’essai LEANOX a examiné comment différentes méthodes de calcul de la dose d’oxaliplatine (un médicament couramment utilisé dans les protocoles de chimiothérapie tels que le FOLFOX) affectaient les lésions nerveuses, également appelées neuropathie périphérique induite par l’oxaliplatine. Cet effet secondaire peut provoquer des picotements, des engourdissements, des brûlures et des douleurs dans les mains et les pieds. Les effets peuvent persister pendant des mois, voire des années après la fin de la chimiothérapie, et peuvent parfois être permanents, ce qui a un impact négatif sur la qualité de vie.
Principaux résultats :
- Les personnes présentant une masse maigre réduite qui ont reçu une dose basée sur la LBM ont subi moins de lésions nerveuses :
- 67 % n’ont présenté aucun problème nerveux significatif après 6 cycles de chimiothérapie en comparaison avec 42 % dans le groupe recevant la dose standard.
- Le groupe traité en fonction de la LBM a également présenté :
- moins de réductions de dose en raison d’effets secondaires,
- une meilleure qualité de vie et
- un délai plus long avant l’apparition des symptômes nerveux.
- Les résultats en matière de cancer (survie sans récidive et survie globale à 3 ans) étaient similaires dans tous les groupes, ce qui signifie que l’ajustement de la dose d’oxaliplatine n’a pas réduit l’efficacité du traitement.
Message à retenir :
Cette étude suggère que chez les patients présentant une masse maigre faible, l’ajustement des doses d’oxaliplatine en fonction de la LBM peut réduire les effets secondaires sans compromettre la survie. Cela pourrait conduire à une chimiothérapie plus personnalisée et mieux tolérée pour les personnes atteintes d’un cancer du côlon de stade III.