Le CONGRÈS ESMO 2021: Les points saillants sur le CCR

Les tests de dépistage et du diagnostic du Cancer colorectal (CCR) pendant la pandémie de la COVID-19 au Québec, Canada
Le CCR est le troisième cancer le plus fréquent au Québec, avec une projection pour en 2020, de 3900 cas chez les hommes et 3100 cas chez les femmes. Au cours de la première vague de la pandémie de COVID-19 qui s’est prolongée de mars à juillet 2020, le Québec a connu 59 845 infections et 5829 décès dus à la COVID-19. Le Québec, comme toutes les autres provinces, a été forcé de réduire les services de soins de santé, y compris ceux du dépistage du CCR et les modalités de traitement comme la coloscopie et la chirurgie.
En janvier 2021, le ministère de la Santé du Québec a publié des données concernant le test immunochimique FÉCAL (TSF), les coloscopies et les chirurgies du CCR. Une analyse a été menée par le Dr Mustapha Tehfe et son équipe de chercheurs et présentée au Congrès 2021 de l’ESMO pour comparer la période de 4 mois d’avril à juillet 2020 aux mêmes mois en 2019 afin d’étudier l’impact de la pandémie sur le dépistage et le diagnostic du CCR.
Intervention |
Fréquence (2020 vs 2019) |
TIF (FIT) |
-67.26% |
Colonoscopie |
-57.8% |
Chirurgie |
-29.5% |
Avant la deuxième vague au cours de la période allant du mois d’août au mois d’octobre 2020, les services de soins de santé ont repris, mais en raison des retards et du rendez-vous remis, le niveau de tests administrés de TIF a connu une baise de 5 % de moins que l’année précédente, la coloscopie 11,4 % de moins et la chirurgie du CCR 28 % de moins. Ces données soulignent comment la pandémie a entraîné des retards sans précédent dans le dépistage, le diagnostic et le traitement du cancer. Bien que l’impact global sur la mortalité ne soit pas encore connu, il est probable qu’il soit important.
Rattraper les retards sera un défi majeur et nécessitera probablement l’ajout de ressources substantielles au système de soins de santé.
L’inhibition de KRAS G12C démontre un potentiel d’amélioration de la gestion du CCR avancé
Les patients atteints d’un cancer colorectal (CCR) muté par KRAS ont un besoin important de nouvelles options de traitement. KRAS fait partie de la famille de gènes RAS est parmi les gènes reliés au cancer les plus étudiés. Toutes les cellules humaines contiennent le gène KRAS qui sert de régulateur important des voies de signalisation qui sont responsables de la prolifération cellulaire, de la différenciation et de la survie. Si une mutation se produit dans un gène KRAS, elle peut provoquer la multiplication de la cellule hors de contrôle, conduisant au cancer.
Les patients atteints d’un cancer colorectal (CCR) démontrant une mutation de KRAS ont un besoin important de nouvelles options de traitement. KRAS fait partie de la famille de gènes RAS est parmi les gènes reliés au cancer le plus étudié. Toutes les cellules humaines contiennent le gène KRAS qui sert de régulateur important des voies de signalisation qui sont responsables de la prolifération cellulaire, de la différenciation et de la survie. Si une mutation se produit dans un gène KRAS, elle peut provoquer la multiplication de la cellule hors de contrôle, conduisant au cancer.
Des trois gènes RAS différents – NRAS, KRAS, HRAS – KRAS est le gène le plus fréquemment muté, survenant dans 17-25% de tous les cancers et 30-40% des cancers du côlon (CCR). Étant donné que les mutations de KRAS sont si courantes dans le CCR et que les patients porteurs de cette mutation ont tendance à connaître des résultats de survie plus faibles que la population de patients de type sauvage KRAS (la forme naturelle et non mutée du gène), le développement de traitements spécifiques à KRAS est un domaine où les besoins non comblés sont élevés.
Parmi les mutations KRAS, il existe des sous-ensembles de mutations. Une qui est plus particulièrement étudiée est la mutation kras G12C, qui représente 3-4% des tumeurs du CCR.
G12C est une mutation ponctuelle simple dans le gène de KRAS, avec une substitution d’acide aminé de glycine-à-cystéine au codon 12. Cette substitution favorise l’état « en marche » ou activé de KRAS, incitant des voies de signalisation amplifiées et l’oncogénèse.
L’essai de phase I/II KRYSTAL-1 évalue, actuellement, l’utilisation d’un médicament ciblé, l’adagrasib, en tant qu’agent unique et en combinaison avec le traitement ciblé cétuximab pour les patients atteints d’un CCR fortement prétraité Kra G12C muté. L’adagrasib est un agent ciblé qui inhibe l’activité de KRAS G12C en se liant de manière irréversible au gène KRAS et en l’immobilisant dans son état inactif.
Le fait que le patient soit porteur de la mutation KRAS G12C est un prédicteur négatif de l’efficacité du cétuximab. Par conséquent, les chercheurs ont émis l’hypothèse qu’en combinant un inhibiteur de KRAS G12C avec le cétuximab, l’efficacité globale du traitement devrait être améliorée.
Dans l’étude, les patients atteints d’un CCR prétraité par le mutant KRAS-G12C ont été répartis au hasard et ont reçu soit de l’adagrasib seul ou de l’adagrasib plus le cétuximab. 46 patients qui avaient reçu une moyenne de 3 lignes précédentes de thérapie ont reçu une monothérapie d’adagrasib (agent simple).
Leur taux de réponse était de 22% et le taux de contrôle de la maladie était de 87%. Parmi les 23 patients qui ont reçu de l’adagrasib plus le cétuximab, le taux de réponse était de 39 % et le taux de contrôle de la maladie de 100 %.
Selon le chercheur principal, le Dr Jared Weiss, les données globales sur la réponse étaient encore trop vagues et ne permettaient pas d’arriver à une analyse concluante du point de vue de la durée de la réponse (dans quelle mesure ces résultats sont-ils significatifs chez les patients?) et la survie sans progression (ces traitements prolongent-ils la durée pendant laquelle un patient vit avec la maladie, mais elle ne s’aggrave pas?).
L’adagrasib a été bien toléré avec un profil d’innocuité gérable en tant qu’agent unique et en combinaison avec le cétuximab. La thérapie combinée est en cours d’évaluation en tant que thérapie de deuxième intention, dans un essai de phase III chez des patients atteints de CCR muté Kra G12C.